Stefan Kuntz est sélectionneur de la Turquie depuis septembre
Entretien avec le champion d’Europe allemand
Il définit sa mission comme "un nouveau défi passionnant"
Dans les années 1990, Stefan Kuntz était l’un des meilleurs attaquants allemands, ce qui lui a notamment valu de remporter l’UEFA EURO 1996. Auteur de six réalisations en 25 matches internationaux (20 victoires et 5 nuls), il détient par ailleurs le record d’invincibilité avec la Nationalmannschaft. Depuis reconverti en tant qu’entraîneur, il affiche, à 59 ans, deux UEFA EURO U-21 à son palmarès. Cet automne, Kuntz a décidé de relever un nouveau défi en prenant les rênes de la Turquie. Avant les dernières journées des qualifications pour la Coupe du Monde de la FIFA, Qatar 2022™, FIFA.com a rencontré le technicien allemand.
Stefan Kuntz, quel bilan dressez-vous de la situation, quelques semaines après votre nomination au poste de sélectionneur de la Turquie ? À mes yeux, c’est un défi passionnant. Je me retrouvé confronté à de nouveaux joueurs et à de nouvelles situations. Le potentiel de cette équipe ne m’a pas échappé. Les joueurs de talent n’ont jamais manqué en Turquie. Je vais faire de mon mieux pour accompagner une nouvelle génération, afin de lui permettre de se confronter au très haut niveau. Vous avez connu le succès avec les U-21 allemands. Cette expérience avec une sélection A est-elle la suite logique de votre parcours ? J’ai gagné l’UEFA EURO U-21 à deux reprises avec l’Allemagne, en 2017 et 2021. J’avais envie de me remettre en question et de relever de nouveaux défis. Les dirigeants turcs m’ont contacté au bon moment. J’étais à une étape de ma vie où j’éprouvais le besoin de m’occuper d’une équipe nationale. J’ai réfléchi et j’ai trouvé leur proposition intéressante. Je vais tout donner pour leur prouver qu'ils ont fait le bon choix. Aujourd'hui, je suis fier et heureux d’entraîner la Turquie.
Êtes-vous en contact avec les différents centres de formation du pays pour préparer l'avenir de la sélection ? Pour le moment, je me concentre exclusivement sur les qualifications pour la Coupe du Monde. Je regarde beaucoup de matches, dans les stades et à la télévision. À l’issue du mois de novembre, je rencontrerai les dirigeants de la TFF pour évoquer avec eux les différents domaines dans lesquels je pourrai apporter mon expertise. Je me déplacerai pour rencontrer et les entraîneurs des principaux clubs du pays et échanger avec eux. Vous restez sur un succès 2-1 contre la Lettonie et un nul 1-1 face à la Norvège. Êtes-vous satisfait de ces résultats ? Je ne suis jamais satisfait quand je ne gagne pas ! (rires) Notre succès contre la Lettonie était très important et la manière dont nous avons arraché ces trois points m’a convaincu. Ce résultat et l’attitude combattive des joueurs nous ont permis de créer un lien émotionnel entre le peuple turc et son équipe. Néanmoins, je vois encore beaucoup de domaines dans lesquels nous pouvons nous améliorer, tant à l’entraînement qu’en compétition. Nous considérons chaque joueur comme une pièce d’un puzzle ; nous utiliserons donc les meilleurs et les mieux adaptés pour former l’image que nous aurons choisie. Les Pays-Bas et la Norvège figurent également dans votre groupe de qualification pour la Coupe du Monde 2022. La Turquie peut-elle être du voyage au Qatar ? Pour le moment, il faut se concentrer sur l’essentiel, à savoir gagner les deux prochains matches contre Gibraltar et le Monténégro. Ensuite, pour nous qualifier, nous aurons besoin d'un coup de pouce du destin. Si une opportunité se présente, il faudra être prêt à la saisir.
Equipes | Matches joués | Points | Différence de buts |
---|---|---|---|
Pays-Bas | 8 | 19 | +23 |
Norvège | 8 | 17 | +9 |
Turquie | 8 | 15 | +4 |
Monténégro | 8 | 11 | 0 |
Lettonie | 8 | 5 | -5 |
Gibraltar | 8 | 0 | -31 |
Quels sont les atouts de votre équipe ? Je n’ai eu que quelques jours pour apprendre à connaître mon groupe. Une fois que j’aurai passé un peu plus de temps avec mes joueurs, je serai mieux à même d’évaluer leurs forces et leurs faiblesses. Pour le moment, nous essayons de trouver un juste équilibre entre les jeunes talentueux et des joueurs ayant davantage de vécu. Nous sommes en quête du bon dosage entre enthousiasme et expérience. En tout cas, j’ai remarqué que nous avons commencé à développer un état d’esprit positif. Le prochain UEFA EURO aura lieu chez vous, en Allemagne, en 2024. À quoi faut-il s’attendre, si la Turquie se qualifie ? Je suis enthousiaste à l'idée de construire une nouvelle équipe en vue d’une qualification pour l’Euro 2024. C'est toute la motivation dont j'ai besoin pour redoubler d'effort dans les mois à venir.